À propos d'une histoire de Désir

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René Girard, lors de l'inauguration de l'ÉNAP, à Agen les 8, 9 et 10 novembre 2000

L'intervention de Daniel Lance le jeudi 9 novembre :

Peine : *I. (XIIIe). Punition.

× 1. Sanction appliquée à titre de punition, d'expiation ou de réparation pour une action jugée répréhensible, coupable... > Châtiment, condamnation, correction, pénalité (&endash; Honte, cit. 3; impunité, cit. 3). Subir la peine de sa faute (&endash; Coupable, cit. 3). Peine légère; sévère. Sévérité* de la peine. La peine infligée par la justice* publique, a remplacé la vengeance privée. Peine du talion*.

Le grand Robert

Lascar : × 3. (Du sens étym.). Matelot engagé dans un port, plus ou moins clandestinement.

1830; "matelot des Indes", 1610; emprunt probable, par l'anglais, au portugais lascar, lui-même du persan läskär "armée", par l'hindoustani lachkari.

Le Grand Robert

lascar, de (en verlan scarla) nom et adjectif. Jeune plus ou moins délinquant vivant généralement en banlieue, zonard.

Le dico de la zone.

 

 

Mineurs dans l'exclusion et la marginalisation sociale :

le rôle ambigu de la peine

 

Introduction :

 

On voudrait s'interroger sur le sens de la sanction, de la peine.

La sanction a un double objectif, d'un côté elle offre réparation pour une action répréhensible, d'un autre côté dans son application elle met à l'écart la personne coupable et vise à prévenir de nouvelles actions délictueuses. L'administration pénitentiaire vise à réaliser deux tâches difficiles : une première tâche qui est celle de faire appliquer une décision de justice, permettre une réparation en montrant à la victime que ce qu'elle a subi n'a pas été accepté et toléré par la société, que cela a été condamné ; une deuxième tâche qui est de garder à l'écart ceux qui ont commis des actes punis par la loi. Pourtant l'administration pénitentiaire ne saurait être simplement gardienne de détenus, son rôle va au-delà de cela, son rôle est aussi de permettre la réinsertion, l'insertion tout court (d'où les nombreux partenariats développés au cours des années, ceux avec l'éducation nationale, avec le corps médical, les travailleurs sociaux, les religieux, les psychologues, etc.). Celui qui a purgé sa peine a payé sa dette envers la société devrait pouvoir partir, selon le mot populaire, " lavé ", " blanchi " des actions commises précédemment. On sait que les choses ne sont pas si faciles, aisées et que trop souvent ce nouveau départ ne sera pas possible. Pour cela on va s'intéresser au sens de la peine chez les mineurs. Pourquoi les mineurs ? parce que c'est sans doute là que le rôle de l'administration pénitentiaire est le plus difficile, parce que c'est sans doute là que le pari, le pari de l'insertion, est le plus ardu à tenir : ces jeunes souvent sortiront encore mineurs ou jeunes adultes et auront toute leur vie devant eux, avec leur liberté retrouvé, " l'enfer des possibles " à gérer pour aborder l'âge adulte.

 

Allons en aval de l'administration pénitentiaire et réfléchissons tout d'abord sur le rôle de la Protection Judiciaire de la Jeunesse qui elle aussi deux rôles, souvent liés, celui de protéger l'enfance en danger ainsi que celui de faire appliquer la loi sur des mineurs.

 

 

I. La Protection Judiciaire de la Jeunesse au Centre d'Action Éducative de Cannes.

 

C'est d'un lieu géographique bien précis que l'on voudrait partir au sens propre du mot, c'est du Centre d'Action Éducative de Cannes (qui couvre entre autres les zones, de Grasse, de Vallauris, de Juans le Pins). Pourquoi ce choix ? Peut-être parce que la CAE de Cannes, sous l'impulsion de son directeur, Yves Panis, a proposé dès 1998 en partenariat avec l'Éducation Nationale, ce qui allait devenir la première classe relais des Alpes Maritimes qui reçoit des jeunes en extrême difficulté, en rupture scolaire. C'est aussi là que je travaille depuis sa création après avoir été sept années professeur de philosophie et de français aux Maisons d'Arrêts des Hauts de Seine et de Fleury Merogis. Mais par-delà les personnes, c'est l'idée de partenariat que l'on doit retenir, cette idée qu'une seule administration (aussi volontaire, aussi forte soit-elle) ne peut résoudre seule les difficultés grandissantes auxquelles elle est confrontée.

On peut ajouter aussi que contrairement aux idées reçues le soleil ne dénoue pas tous les nœuds de la délinquance, n'arrondit pas tous les angles. Ceux qui connaissent Vallauris, savent que par exemple la Zaïne sur ses hauteurs est devenu un lieu où l'état de droit est extrêmement délicat à faire respecter.

Du premier janvier au 30 octobre 2000, 431 mesures ont été transmises à la CAE de Cannes, 165 mesures en pénal, 266 en civil. On retrouve bien les deux aspects du rôle de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, sous l'étiquette " pénale " des mesures relatives à la délinquance, sous la rubrique " civile " des mesures relatives à la protection de l'enfance en danger (mais les deux pôles sont en fait liés : un enfant en danger, abusé sexuellement, violenté peut très bien faire l'objet d'une mesure pénale ; commettre un délit, c'est d'ailleurs peut-être sa seule façon de montrer son mal-être, sa douleur, voire sa dépression : la délinquance n'est pas un état choisi mais plutôt un état subi).

Parmi ces 431 mesures on peut noter des points qui portent à la réflexion, le juge pour enfants aura décidé de placer 118 jeunes en liberté surveillée, 157 jeunes sous le contrôle d'un éducateur par l'intermédiaire d'une AEMO (action éducative en milieu ouvert, c'est-à-dire sans que le mineur ne soit placé dans un foyer par exemple) et 6 jeunes sous contrôle judiciaire. Il ne sera pris que 9 mesures d'intérêt général (travail où la victime directe n'est pas impliquée mais par lequel le jeune effectuera une activité de réparation du type nettoiement de tags sur les murs en partenariat avec les collectivités locales, avec la mairie, etc.)

Par ailleurs, 10 jeunes dépendant de la CAE de cannes, de plus de 16 ans, ont été incarcérés en détention provisoire, pour l'année 2000.

La société civile comprend ces mesures mais comment vont-elles être comprises par les jeunes qui en sont l'objet ? La sanction, l'avertissement donnés par la justice seront-ils, pourront-ils être pris en compte par le jeune encore mineur ?

 

II. Le sens de la mesure ou comment exister ?

 

Pour se poser la question du ressenti de la mesure, il faut d'abord se poser la question de l'identité de ces jeunes. Qui sont-ils et comment veulent-ils, peuvent-ils exister ? C'est un petit peu comme dans un dialogue, si l'on veut être compris il faut d'abord s'assurer que l'on parle la même langue dans le sens large du mot, que l'on a, d'une manière ou d'une autre des présupposés communs, c'est-à-dire des éléments qui nous sont communs, partagés, avant d'entrer en dialogue.

La question que nous nous posons tous plus ou moins c'est celle de notre existence, c'est aussi la question que se posent encore plus violemment, d'une manière encore plus incisive, plus cruciale, les jeunes, les adolescents. Plus précisément comment des jeunes en marge de la société, sur la voie de la délinquance ou déjà délinquants vont-ils affirmer leur existence ? On pourra évoquer trois moyens concomitants d'existence : par l'appartenance à une bande, à un lieu, par les vêtements, par le langage (qu'il soit verbal ou corporel).

Tout d'abord on existe en appartenant à une bande, en y ayant sa place reconnue, acceptée (souvent la famille n'est pas ou plus au centre, ce n'est plus elle le repère), la place sociale, la place géographique c'est celle au sein d'un lieu, au sein d'une bande, d'un groupe, d'une tribu disent certains. Ainsi à Nice on appartient à " la " bande de l'est de Nice, l'Ariane, ou celle de l'ouest de Nice, " les Moulins ", on voit bien que c'est autant géographiquement que socialement que l'appartenance se fait. On est d'un quartier, d'une micro-société en premier. On n'existe jamais en tant qu'être humain partageant des valeurs universelles, mais en tant que membre d'un clan qui a ses propres règles, ses propres lois. On assiste au renouveau de rites d'initiation, rites d'introduction à une bande, rites de plus en plus violents, reproduction de scènes de films parfois.

On se reconnaît par le port de vêtements particuliers, vêtements de sport de marque, vêtements onéreux qu'il est impossible de s'acheter si on vient d'une famille défavorisée, ou même d'une famille recevant des revenus modestes. Il y a aussi une façon de les porter.

On se reconnaît enfin par un langage propre qui n'est pas celui de l'état démocratique, celui de l'école de jules Ferry qui voulait abolir les différences sociales mais qui est celui de sa bande ; " l'argot " d'ici n'est pas exactement le même que celui de là-bas. Les bandes se reconnaissent par une gestuelle particulière, on sait que les gangs se reconnaissent par des signes propres et que de trouver sur le territoire de l'autre, de l'ennemi s'est courir le plus grand danger.

Tous ces systèmes d'appartenance ont un point en commun : celui d'être hors de la société traditionnelle, hors de la société de droit, hors d'un système qui tend vers l'universel.

Selon le mot de Kant,l'autre est trop souvent vu comme un moyen, jamais comme une fin.

On comprend bien que pour ces jeunes leur accession à l'existence c'est d'être des lascars suivant leur terme, c'est-à-dire suivant la définition du dico de la zone: " des jeunes plus ou moins délinquants vivant généralement en banlieue, des zonards. " Être, pour ces jeunes, c'est être lascar ; c'est la seule existence, la seule reconnaissance qu'ils se sont donné.

Ainsi, quel peut être le sens, la portée de la peine prononcée par la société en place, la société des adultes, la société de droit ?

 

III. Mineurs dans l'exclusion et la marginalisation sociale : le rôle ambigu de la peine

 

Paradoxalement, c'est par la peine prononcée que la société offre un statut à ces jeunes et nouveau paradoxe ce statut les confirme dans l'hors-société, les instaure, les officialise pour ainsi dire dans la délinquance.

Qu'on nous comprenne bien, il ne s'agit nullement de remettre en cause la peine prononcée, peine nécessaire quand les délits font suite aux délits (d'ailleurs la vox populi trouve que les peines pour mineurs ne sont pas suffisantes, les journaux se font régulièrement échos de jeunes ayant commis des délits et étant relâchés après une garde à vue par des gendarmes impuissants à faire respecter la loi comme il le voudraient). Il s'agit simplement de pointer ce paradoxe qui n'est pas mince : ces jeunes en rupture du système scolaire, du système social, en rupture avec les normes établies par la société, peut-être pour la première fois où le monde de la Loi, le monde social s'intéresse à eux avec solennité, avec rigueur, c'est pour les installer dans le statut qu'ils se sont choisis, statut d'asocial. De sujets ils passent à objets, du nom propre ils passent à celui de l'adjectif, de jeunes délinquants, ils deviennent délinquants " tout court ". Ce qui qualifient désormais leur être, pour eux dans leur esprit non dans celui du magistrat ou des éducateurs bien sûr, c'est leur statut de délinquants.

Objets, ils l'ont souvent été. Objet de la violence des autres : ils ont parfois subi la violence, des parents, celle de la bande, celle plus insidieuse qui les pointent du doigt lorsqu'ils sont d'origine maghrébine. Objets sexuels, s'ils ont été abusés (par des parents, des proches, par d'autres " pairs " lors de bizutages intenses); objets de consommation, ils sont la cible préférée de nombreuse firmes de vélomoteurs, de scooters, de mode sportive, de jouets électroniques..

Un enfant qui a été abusé sexuellement est devenu un objet de consommation, un objet sexuel, un jouet sexuel sans identité propre. Dans ces conditions, quelle peut être l'image que le jeune peut avoir de lui-même ? Considéré comme objet, il ne peut se situer qu'en tant qu'objet lui-même et réfléchir sur les autres cette image et voir les autres, soit comme des menaces répétant celle originelle, soit comme des objets sexuels à leur tour.

Parler de dialogue avec eux, c'est les mettre non plus en position d'objets, mais de sujets. Le juge pour enfants, du côté de la justice, essaie souvent toutes les possibilités afin de permettre au jeune de prendre conscience de ses actes, il s'entoure de toutes les précautions, ainsi dans le cas d'une demande d'investigation, par exemple d'une Investigation et Orientation Éducative, le juge demande trois rapports : celui de l'éducateur, celui fourni par une enquête sociale et enfin celui du psychologue ; ce n'est qu'après la lecture attentive de ces trois dossiers que le juge prendra une décision. On comprend bien qu'en ce qui le concerne, le juge s'efforce de mettre le plus possible le jeune en position de sujet et ainsi créer les bases d'un dialogue fondé sur l'intersubjectivité, le dialogue entre deux sujets. Sera-t-il pour autant compris ?

Pour le jeune la situation paraît toute autre et leur fréquentation quotidienne montre bien aussi un décalage. Le jeune connaît souvent la loi pour ce qui le concerne (ou des adultes vont l'en informer). Il sait qu'avant 16 ans à moins d'un dossier criminalisé, il évitera la prison et sera remis en liberté quelques heures après avoir commis un délit. Ainsi, on voit apparaître certaines bandes de jeunes majeurs qui mettent en avant les mineurs de moins de 16 ans, connaissant l'impunité dont ils bénéficient. A Marseille, dans les quartiers Nord, on a vu l'apparition de bandes de jeunes délinquants qui ont une moyenne d'âge de 12 ou 13 ans. On a plus l'impression d'une sorte de jeu de type chat et souris qu'autre chose ; ces jeunes n'ont aucune conscience d'autrui et la victime (celle à qui ils ont a arraché le sac à main par exemple) n'est vue que comme objet, objet pourvoyeur d'argent, de papiers. Je me souviens de visages complètement décontenancés, surpris, fermés lorsque je faisais remarquer, très fermement, à ces jeunes que cette vieille dame à qui ils avait arraché le sac pourrait être leur mère, quelqu'un qui existe de chair et d'os, quelqu'un qui va souffrir, qui sera blessé parce qu'elle aura voulu s'agripper à son bien. Même phénomène dans le racket du faible, celui racketté n'existe que comme objet, qu'en tant que distributeur des faveurs voulues. De leur part, toujours le même refus de considérer la victime comme personne, comme être humain ; l'adulte, intégré socialement, c'est l'ennemi, l'objet du plaisir qu'il procurera lorsqu'on comptera le butin.

Mais eux-mêmes n'étant que dans la consommation (de vêtements, de cannabis souvent, d'exctasy pour certains, d'argent, de personnes), ils ne se posent, ne se situent qu'en tant qu'objets de consommation et jamais en tant que sujets, sujets responsables. N'ayant en fin de compte aucune considération pour eux-mêmes (" ouais moi, on m'respecte pas, j'existe pas ", disent-ils), ils n'ont aucune attention envers autrui, envers la victime.

Une double transformation s'avère nécessaire, d'objet en sujet pour et par le dialogue, ainsi que l'a dit le philosophe Francis Jacques. Mais le dialogue entre le juge et jeune mineur est toujours biaisé, faussé, aucun présupposés communs : un sujet essaie de mettre l'autre, le jeune, en position de sujet, alors que ce dernier ne se voit qu'en tant qu'objet, objet irresponsable dont le seul but devant le juge est d'éviter la sanction.

On a remarqué qu'à Cannes, on n'a pu établir que 9 mesures de Travail d'Intérêt Général, travail de réparation de la faute commise, ainsi le délit demeure toujours abstrait : cette vieille dame, ce jeune racketté n'existent pas en eux-mêmes, ils n'existent que par ce qu'ils vont pouvoir donner, fournir : un moment de plaisir irresponsable. Le Travail d'Intérêt Général, c'est le premier pas vers l'autre, l'autre en tant que sujet, le premier pas vers la réparation, où peut-être les jeunes vont eux-mêmes commencer à se réparer, se réparer de l'injure qui leur a été faite et réparer l'injure qu'ils ont faite à autrui. La Travail d'Intérêt Génral commence à les responsabiliser et leur permet de répondre en tant que sujets de leurs actes.

Le rôle de la Justice est donc extrêmement difficile : elle doit rétablir Autrui, rétablir l'Autre et le Jeune, tous les deux en position de Sujets.

 

 

IV. Le difficile rôle de la justice et donc de l'Administration Pénitentiaire.

 

Si le rôle du magistrat est délicat, presque un travail de haute voltige, celui qui échoit à l'Administration Pénitentiaire, on le devine est encore aussi rude. Alors que ces jeunes vont être incarcérés, relégués au ban de la société, alors que la première question qui leur sera posée par leur codétenus est : " et toi pourquoi t'es là ? " et que de leur réponse dépend la place qu'ils occuperont au sein de leur nouvelle société, l'Administration Pénitentiaire et en premier les surveillants devront tenter de rétablir le lien avec le monde des adultes, avec la société. Tout est contre eux, ils sont ceux qui vont faire appliquer une peine, ils sont ceux qui vont les tenir enfermés, ils sont ceux qui sont vus tous les jours, dans un espace réduit, ils sont, pour ces jeunes désorientés, l'ennemi le plus facile à trouver ; ils ont tout contre eux, et pourtant leur tâche, leur responsabilité est immense. Là toutes les aides sont, ou devraient être, bienvenues.

Il ne s'agit surtout pas ici de dénoncer quiconque, ni aucun système particulier, mais on sait le processus qui est, " naturellement " pourrait-on dire, reproduit dans les maison d'arrêts, celle du caïdat, celle de l'exclusion, celle de la mise au ban du plus faible.

Pourtant, c'est à l'intérieur de la Maison d'Arrêt, arrêt du temps, arrêt des délits, que peuvent se dénouer des situations : un jeune incarcéré est allé au bout d'un système, au bout de sa délinquance (même s'il peut recommencer par la suite, repris par la vie, repris par son milieu, repris par ses déterminismes). C'est le moment, paradoxalement où tout est possible ; c'est le moment où de l'objet il faut accéder au statut de Sujet.

 

 

Conclusion.

 

Si l'on a parlé de la peine, de la sanction, on a plus parlé d'être, de la difficulté d'être, car c'est bien l'être qui est au centre de tout.

Comment vais-je exister ? La vraie question gît bien là. " Tout désir est désir d'être ".

Pour tous ces jeunes en marge, la question est centrale. Et la question est la suivante : comment vais-je re-connaître, connaître à nouveau, connaître pour la première fois, l'autre celui qui n'est pas moi, et pourtant un autre moi-même ?

Il faut reconnaître et dialoguer : reconnaître enfin l'autre comme un autre soi-même, comme un autre sujet, sujet pensant, sujet désirant, sujet souffrant. C'est là sans doute le seul pari de l'Administration Pénitentiaire, le seul pari que se fixent tous les acteurs, sans exception, de la réinsertion qui comprennent de plus en plus, que le seul travail possible est un travail en commun, mise en commun des compétences, mise en commun des savoirs, des pratiques, des désirs, ceux qui veulent que les choses ne soient pas seulement ce qu'elle sont, mais ce qu'elle devraient être dans le dialogue. Dialogue qu'on a dit impossible et qu'il faut désormais rendre possible.

 

 

Daniel LANCE

Intervention prononcée, le jeudi 9 novembre 2000, lors du Colloque International inaugural de l'École Nationale d'Administration Pénitentiaire, colloque placé sous le haut patronage du Premier Ministre et du Garde des Sceaux. " Sens de la peine et Droits de l'homme. " Agen, 8, 9 et 10 novembre 2000.

 

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Daniel LANCE
daniel.lance@wanadoo.fr